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Il était une fois sur la friche de la ZAC Armorique …

Cela fait plus d'un mois qu'un campement d'été se crée sur la friche du quartier Armorique, entre le Canal Saint Martin et le boulevard Armorique. Des réunions ont été organisées afin de penser le projet et depuis mi-juin les travaux ont débuté. Avec l'aide d'Adelaïde Fiche et des Indiens Dans La Ville, les habitants du quartier et quelques curieux viennent aménager cet espace de verdure tous les jeudis soirs à partir de 19h.


Mais, à l'origine de ce projet, une légende. C'est Adelaïde Fiche, artiste et architecte paysagiste, qui a imaginé l'histoire de cette friche et qui nous la raconte :

« Prologue du campement :


C'est l'histoire d'un groupe de jardiniers qui au hasard de travaux mettent à jour ce qu'ils imaginent être une ancienne voie.


C'est l'histoire d'un campement archéologique qui s'installe alors pour comprendre où menaient ces chemins. En fouillant, on découvre que ces passages sont en réalité les grands axes d'un cadran. En cherchant encore on réalise que chaque quartier du cadran oriente vers des lieux particuliers.


Le premier mène à l'aventure.


Le second est à la fois tourné vers le canal et les étoiles.


Le troisième, guidé par l'intuition des habitants, nous laisse découvrir les traces d'un ancien jardin nourricier.


Le dernier, comme une ouverture vers le quartier qui se construit, semble être dédié au rassemblement.


Alors intrigués par ces découvertes, on continue d'explorer, de chercher et de fouiller. Et on se souvient alors de la légende de la liaison Manche Océan. Une vieille histoire de corsaires et de marchands.



La légende :


Au sortir de la ville en direction du Nord, lorsque l'on prend le hallage et qu'on se laisse accompagner par le flot paisible du Canal Saint Martin, on peut découvrir une vallée.


Ce lieu aujourd'hui en construction porte les traces d'un passé menant vers le Lointain.


Un passé fait d'aventures, de conquêtes et de voyages. Celui qui avait été imaginé pour relier la Manche à l'Océan. Celui qui dès le XVIIe siècle devait contourner de façon stratégique les blocus imposés par les Anglais et qui devait faire naître le Canal d'Ille-et-Rance.


Comme le cours de l'Ille, ce passé s'est déroulé avec langueur, patiemment, en subissant les aléas du temps. Et cette liaison a finalement vue le jour sous Napoléon, pour être inaugurée en 1832.


Ainsi, presque deux siècles s'étaient écoulés, et les hommes avaient eu le temps de rêver cette jonction avec Saint Malo. Alors, dans cette vallée, dernière escale avant de pénétrer dans Rennes, en attendant le jour-J, ils inventèrent ce lieu comme une porte d'entrée sur la ville, comme une petite folie témoignant des trésors que l'on viendrait échanger et revendre ici. Ils l'imaginaient comme « une vitrine sur le voyage et ses merveilles ».


Cependant, peu de temps après que le chantier du Canal d'Ille-et-Rance fut enfin achevé, les liaisons ferroviaires commencèrent à redessiner le territoire. Elles entrèrent très vite en concurrence avec le Canal qui vit bientôt ses rêves de grandeur se terminer en une inéluctable torpeur.


La vallée se rendormit alors, enfouissant les vestiges de ces voyages tant rêvés.


Aujourd'hui des habitants viennent reprendre possession des contours du lieu, et des bâtiments émergent et s'érigent comme des récifs. On dit qu'ils font face à la vallée et attendent de voir venir un jour peut-être, corsaires et marchands.


En souvenir de cette histoire, la vallée fut baptisée « Armorique : le pays qui regarde vers la mer ». »


L'imaginaire du campement puise son inspiration dans la liaison Manche Océan. Cette histoire est un prétexte pour évoquer et travailler les thèmes des premières découvertes botaniques et photographiques, des voyages et des explorateurs. Les aménagements paysagers seront intimement liés à ces thèmes.

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